Au motif de lutter contre le terrorisme, Washington accroit sans cesse sa présence militaire au Niger.
Selon le site d’information en ligne Decrypt news on line, elle a d’ores et déjà construit une importante base de drones à Agadez (nord), dont le coût est estimé à une centaine de millions de dollars et qui lui donne une plate-forme de surveillance de premier plan.
C’est le 9 octobre 2015, que les Etats-Unis ont signé avec le Niger un accord militaire sur « la sécurité et la bonne gouvernance » et qui prévoit que les deux pays s’engagent « à travailler ensemble sur la lutte contre le terrorisme ». Ce terme vise Boko Haram, la milice wahhabite salafiste issue d’Al-Qaïda. De nombreux observateurs avisés accusent les Etats-Unis de soutenir la prolifération de ce genre de groupuscules en Afrique pour justifier leur présence dans ce continent riche en ressources naturelles et y contrer la présence chinoise surtout. D’autant que le wahhabisme est la religion d’état en Arabie saoudite, un allié de main des USA.
En fonction de l’accord conclu, Niamey a autorisé les Etats-Unis à utiliser des drones armés sur son sol. L’armée américaine devrait aussi « former les militaires nigériens dans la lutte contre le terrorisme ».
Le lundi 4 février, elle a offert au Niger un bâtiment abritant une base de communication et de transmissions militaires d’une valeur de 16,5 millions de dollars (14,4 millions d’euros), selon un communiqué de l’ambassade américaine.
Cette infrastructure, située dans une caserne militaire de Niamey, comprend notamment « deux centres d’opérations tactiques », du «matériel de communication spécialisé » et « des radios », nécessaires pour « fournir les informations utiles » aux forces « sur les champs de bataille » et « mieux [les] utiliser », a expliqué l’ambassadeur des Etats-Unis, Eric Whitaker, lors d’une cérémonie en présence des responsables militaires du Niger, selon un communiqué.
Les Etats-Unis avaient déjà offert au Niger deux avions de type Cessna C-208 pour surveiller son vaste territoire, ainsi que des véhicules blindés de transport de troupes et des petits bateaux à moteur, a rappelé M. Whitaker.
Le Niger, pays sahélien pauvre, fait face à des groupes djihadistes à ses frontières malienne et libyenne au nord et à Boko Haram à sa frontière nigériane au sud-est.
Le 4 octobre 2017, quatre soldats américains et cinq militaires nigériens avaient été tués dans une embuscade à Tongo Tongo, un village proche du Mali. L’attaque avait été revendiquée par l’organisation djihadiste d’Adnane Abou Walid Al-Sahraoui, qui a prêté allégeance au groupe Daech (EI) et se fait appeler « Etat islamique dans le grand Sahara » (EIGS).