La Commission européenne a ajouté l’Arabie saoudite sur sa liste de pays représentant une menace pour l’UE en raison de ses contrôles jugés trop laxistes dans la lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent, a-t-on rapporté de sources concordantes à l’agence Reuters.
La liste établie par l’UE a été mise à jour cette semaine, via l’utilisation de nouveaux critères, développés depuis 2017 par la Commission européenne.
Selon des informations confirmées de sources concordantes, une européenne et une deuxième saoudienne, à Reuters, l’Arabie saoudite a été ajoutée sur la liste, qui reste jusqu’à présent confidentielle.
Les autorités saoudiennes n’ont pas répondu aux demandes de précisions de l’agence.
Cette décision joue en défaveur de l’Arabie saoudite, qui tente actuellement d’améliorer sa réputation sur la scène internationale, afin d’encourager les investisseurs financiers à contribuer au plan de réformes établi par le prince héritier, Mohammad ben Salmane.
L’ajout de Riyad sur cette liste va également compliquer les relations financières entre l’Arabie et l’UE, étant donné que les banques européennes devront désormais passer des contrôles supplémentaires pour pouvoir effectuer des versements vers des banques de pays inscrits sur cette liste.
La décision de la Commission doit toutefois encore être approuvée par les 28 États membres de l’UE avant de pouvoir être officiellement adoptée la semaine prochaine.
C’est en cas de « déficiences stratégiques dans les systèmes de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement de régimes terroristes posant une menace significative pour le système financier de l’UE que des pays peuvent se retrouver sur cette liste noire », est-il mentionné sur la liste actuelle.
La législation européenne prévoit aussi que des pays peuvent être mis sur liste noire s’ils ne fournissent pas d’informations suffisantes sur les entités détenant des entreprises ou si leurs règles en matière de rapport de transactions financières douteuses sont considérées comme trop laxistes.
Cette décision intervient alors que Riyad est soumis à de fortes pressions internationales depuis le meurtre, début octobre, à l’intérieur du consulat saoudien à Istanbul de Jamal Khashoggi, un journaliste critique du pouvoir.
Source: Avec Reuters