Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a déclaré le 23 janvier qu’il rompait les relations diplomatiques avec les Etats-Unis, après que l’administration Trump a reconnu le chef de l’opposition, Juan Guaido, au poste de président par intérim du pays sud-américain.
S’adressant à des partisans devant le palais présidentiel de Miraflores à Caracas, le dirigeant socialiste a aussi annoncé qu’il donnait 72 heures au personnel diplomatique américain pour quitter le Venezuela.
«J’ai décidé de rompre les relations diplomatiques et politiques avec le gouvernement impérialiste des Etats-Unis. Dehors ! Qu’ils s’en aillent du Venezuela, ici il y a de la dignité, voyons !», a notamment proclamé Nicolas Maduro.
Sur Twitter, la Maison-Blanche a affirmé que «le président [Donald Trump] a[vait] reconnu officiellement le président de l’Assemblée nationale vénézuélienne, Juan Guaido, comme le président par intérim du Venezuela».
Dans son discours, Nicolas Maduro a accusé Washington de «coup d’Etat» et appelé les militaires à rester unis et à maintenir leur discipline. «Je demande à l’armée, aux militaires de notre patrie, aux Forces armées nationales, la plus grande loyauté, la plus grande union, la plus grande discipline, nous allons gagner aussi ce combat. Loyaux toujours, traîtres jamais !», a-t-il ainsi ajouté devant les manifestants pro-Maduro.
Le ministre vénézuélien de la Défense, Vladimir Padrino, a déclaré sur Twitter que l’armée défendrait la Constitution et non pas un Président imposé.
«Le désespoir et l’intolérance ont intenté à la paix de notre nation. Les soldats de la Patrie n’acceptent pas un Président imposé à l’ombre d’intérêts obscurs et autoproclamé en violation de la loi. Les Forces armées nationales défendent la Constitution et sont garants de la souveraineté nationale», a indiqué le ministre.
Des milliers de manifestants, à la fois des opposants, mais aussi des soutiens du président Nicolas Maduro, sont descendus dans les rues du pays le 23 janvier, répondant à des appels lancés par les leaders des deux camps.
13 jours après l’investiture de Nicolas Maduro, réélu pour un second mandat, l’opposant pro-américain et président de l’Assemblée nationale du Venezuela Juan Guaido s’est autoproclamé «président par intérim» du pays latino-américain le 23 janvier. Le jeune opposant pro-US a dit vouloir s’appuyer sur l’armée pour l’aider à remplacer Nicolas Maduro et organiser des élections libres.
Le Mexique, la Bolivie, et le Cuba font exception
Le Canada et plusieurs pays sud-américains comme la Colombie, le Brésil, l’Argentine, le Chili et le Paraguay ont reconnu Juan Guaido comme le nouveau leader du Venezuela. Seuls le Mexique et la Bolivie pour l’instant ont maintenu leur soutien à l’actuel président Nicolas Maduro.
Quant au gouvernement cubain, il a exprimé son « ferme soutien » à Maduro.
« Notre soutien et solidarité au président Nicolas Maduro devant les tentatives impérialistes pour discréditer et déstabiliser la Révolution bolivarienne », a écrit sur Twitter le président cubain Miguel Diaz-Cancel.
L’UE appelle à des élections libres
L’Union européenne a pour sa part appelé à l’organisation d' »élections libres et crédibles, conformément à l’ordre constitutionnel ». « Le peuple vénézuélien a le droit de manifester pacifiquement, de choisir librement ses dirigeants et de décider de son avenir (…) Sa voix ne peut être ignorée », a écrit la Haute représentante de l’UE, Federica Mogherini, au nom des 28 Etats membres.
« Après l’élection illégitime de Nicolas Maduro en mai 2018, l’Europe soutient la restauration de la démocratie. Je salue le courage des centaines de milliers de Vénézuéliens qui marchent pour leur liberté », a de son côté écrit le président français Emmanuel Macron dans un tweet en français et en espagnol.
Moscou critique la position occidentale
Entre-temps, la porte-parole de la diplomatie russe a critiqué jeudi les pays occidentaux sur la crise au Venezuela, estimant que cela démontre « leur attitude envers le droit international ».
« Les évènements qui se déroulent actuellement au Venezuela montrent clairement l’attitude de la communauté internationale progressiste envers le droit international, la souveraineté et la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un pays où elle cherche à changer le pouvoir », a déclaré Maria Zakharova sur sa page Facebook.
Erdogan apporte son soutien à Maduro
Pour sa part, le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé son homologue vénézuélien Nicolas Maduro.
« Frère Maduro, garde la tête haute, la Turquie se tient à vos côtés », a dit le chef d’Etat turc à M. Maduro lors de cet entretien téléphonique, selon le porte-parole de la présidence turque Ibrahim Kalin.
Kalin a aussi partagé sur Twitter le hashtag #NoussommesMADURO en signe de soutien au président vénézuélien.
Le 10 janvier, Nicolas Maduro prêtait serment pour un deuxième mandat de six ans à la tête du Venezuela au cours d’une cérémonie notamment boycottée par l’Union européenne et de nombreux pays d’Amérique latine. Les Etats-Unis, par l’intermédiaire de John Bolton, conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, on fait savoir de leur côté qu’ils ne reconnaissaient pas l’«investiture illégitime de la dictature Maduro».
Sources: RT + AFP + Sputnik