Les relations entre l’Iran et la Jordanie ont connu beaucoup de hauts et de bas, pendant ces dernières décennies dans un Moyen-Orient tumultueux, sur fond des complications par lesquelles sont marquées les relations entre les pays arabes d’une part et les pays arabes et l’Iran de l’autre. Or, la Jordanie a toujours essayé de maintenir ses relations avec l’Iran.
Citant les sources proches du gouvernement jordanien, le site web émirati al-Khaleej Online a écrit : « Les États-Unis viennent de demander officiellement à la Jordanie de rejoindre une alliance régionale anti-iranienne qui devrait se former pendant les semaines à venir. Ladite alliance aura pour mission de contrer l’Iran et le Hezbollah libanais. Dans la foulée, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a transféré, lors de sa dernière visite en Jordanie, le message de la Maison-Blanche aux autorités jordaniennes, message qui a été accueilli froidement par Amman. À la demande de Washington de rejoindre l’alliance anti-iranienne, le roi jordanien Abdallah II a répondu que son pays avait d’autres chats à fouetter : le marasme économique intérieur, la Palestine, les agressions contre la mosquée al-Aqsa et la Syrie. En effet, la Jordanie a rapidement et fermement dit “non” aux États-Unis, soulignant que l’adhésion à cette alliance anti-iranienne contredisait les principes de la politique extérieure de la Jordanie. De plus, Abdallah II a déclaré que la Jordanie allait surtout focaliser ses efforts sur l’essor de ses relations avec les autres pays ainsi que sur une réconciliation entre les Houthis et le gouvernement yéménite. »
Al-Khaleej Online s’est ensuite attardé sur les propos de l’ancien ministre jordanien des Affaires étrangères Kamel Abou Jaber : « La perspective des relations irano-jordaniennes n’est pas très claire, car ces relations étaient toujours influencées par les conditions du Moyen-Orient, notamment la donne en Syrie et les relations entre les pays arabes du golfe Persique. Et pourtant , Amman refuse de s’impliquer dans les conflits ethno-confessionnels de la région », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, Hamed al-Kharisha, responsable du Centre d’études stratégiques en Jordanie, réaffirme que la Jordanie a toujours agi avec beaucoup de prudence envers l’Iran. « La Jordanie a toujours poursuivi ses relations avec l’Iran malgré ses contacts avec les émirats arabes du golfe Persique et Washington. À présent, la Jordanie a décidé d’opter pour une nouvelle ligne de conduite qui puisse la garder à l’abri des animosités sur les plans régional et international », a indiqué Hamed al-Kharisha.
Selon Al-Khaleej Online, « les analystes des questions régionales sont d’avis que la Jordanie est actuellement en mesure d’établir des relations diplomatiques solides avec les alliés de l’Iran, dont la Syrie et l’Irak ».
« Dans ce droit fil, le roi de la Jordanie Abdallah II s’est récemment rendu en Irak, proche allié de l’Iran. Les députés du Parlement jordanien réclament en même temps le retour en Jordanie de l’ambassadeur du Qatar, qui avait quitté le pays sous la pression saoudienne. Les parlementaires jordaniens sont également pour une reprise des relations économiques avec l’Iran », indique Al-Khaleej Online.
Source: PressTV