La Chine a « compressé » les délais pour développer de nouvelles technologies en « volant » la propriété intellectuelle américaine, ce qui lui permet aujourd’hui de contester la suprématie des Etats-Unis dans ce domaine, selon la direction du renseignement américain (DNI).
« Nous sommes confrontés à l’éventail de menaces le plus divers et le plus complexe que nous ayons jamais vu », a affirmé mardi le directeur du renseignement, Dan Coats, en présentant la nouvelle « stratégie du renseignement national » des Etats-Unis.
Parmi les sources de ces menaces, il a cité les adversaires traditionnels des Etats-Unis, comme la Russie, la Chine, la Corée du Nord et l’Iran, mais aussi les groupes terroristes et d’autres acteurs non-étatiques.
« Notre plus grande inquiétude, ce sont ces menaces qui fusionneraient, parce que nos adversaires uniraient leurs forces », a-t-il souligné.
La Chine notamment a rattrapé son retard technologique sur les Etats-Unis grâce à « sa capacité à voler notre propriété intellectuelle », a affirmé un haut responsable de la direction du renseignement à la presse.
La Chine et la Russie sont tentées par un partenariat dans l’intelligence artificielle, et « c’est une source d’inquiétude », a précisé ce haut responsable ayant requis l’anonymat.
« Les adversaires traditionnels vont (…) profiter des changements dans l’environnement mondial, notamment l’affaiblissement de l’ordre international post-Deuxième Guerre mondiale, le recul de la domination des idéaux démocratiques occidentaux, les tendances de plus en plus isolationnistes à l’Ouest et les évolutions de l’économie mondiale », note la nouvelle stratégie, un document d’une trentaine de pages.
Une vingtaine de journalistes avaient été invités à assister à cette présentation à la communauté américaine du renseignement, qui compte 17 agences militaires et civiles. Un évènement rare, même s’ils ont assisté au discours de M. Coats sur un écran géant, depuis une pièce voisine.
La direction du renseignement américain veut se montrer plus transparente afin de gagner la confiance du public américain, dans un contexte de « fake news » et d’ingérences, a-t-il expliqué.
La mission de la communauté du renseignement est « de chercher la vérité, et quand (elle) l’a trouvée, de dire la vérité », a souligné M. Coats.
« Avec plus de transparence, nous renforcerons la confiance de l’Amérique dans le fait que la communauté du renseignement cherche la vérité et dit la vérité », a-t-il ajouté sans jamais mentionner le président Donald Trump, connu pour ses affirmations erronées ou trompeuses.
Source: AFP