Le moyen-courrier MC-21, un projet-clé pour l’aviation russe, sera achevé malgré les sanctions américaines, a affirmé jeudi le gouvernement russe, réfutant des informations des médias russes selon lesquelles le projet serait compromis par la mise à l’index d’un de ses fournisseurs.
« Il n’y a pas d’obstacle à la mise en œuvre du projet MC-21. Les sanctions n’empêcheront pas notre secteur de l’aviation d’achever la création d’un avion de ligne », a déclaré le cabinet du vice-Premier ministre en charge de la Défense, Iouri Borissov, cité par les agences russes.
Le gouvernement réagissait à des révélations du quotidien Kommersant, citant des sources haut placées dans le secteur et le gouvernement, affirmant que les sanctions américaines pourraient mettre en péril le projet du moyen-courrier russe.
Les sanctions visant depuis septembre deux entreprises russes participant à ce projet, dont Aerocomposite, auraient provoqué l’arrêt de la livraison de certaines pièces américaines et japonaises destinées aux ailes de l’avion.
Selon Kommersant, le groupe aéronautique United Aircraft Corporation (UAC) et le conglomérat public Rostec, dont UAC fait partie, évalueraient actuellement la possibilité de produire ces pièces en Russie, ce qui pourrait retarder de plusieurs années le lancement de l’avion.
« Le gouvernement garde la situation sous contrôle, y compris pour l’approvisionnement en matériaux composites », a rassuré M. Borissov.
« La production en série des avions MC-21-300 est en cours. Selon le contrat, les premières livraisons à la compagnie aérienne Aeroflot devraient démarrer en 2020 », a pour sa part fait savoir UAC dans un communiqué transmis aux agences russes, indiquant avoir « entamé une procédure d’appel » contre l’inclusion d’Aerocomposite dans la liste des sanctions américaines.
Le MC-21, qui a effectué son premier vol d’essai en mai 2017, doit symboliser la renaissance de l’industrie aéronautique russe après le chaos des années 1990.
D’une capacité de 132 à 211 passagers, le MC-21 s’attaque à un marché bien plus disputé et ambitionne de concurrencer les « best-sellers » de l’avionneur européen Airbus et de l’américain Boeing, respectivement l’A320 et le 737.
Source: AFP