Dans un article intitulé « le retrait américain de Syrie était inévitable », le magazine russe en ligne News Eastern Outlook nous explique que les récentes évolutions de la région obligeaient tôt ou tard les États-Unis à se retirer de la Syrie.
La décision du président américain Donald Trump de vouloir retirer les troupes US de Syrie a certainement surpris beaucoup de gens dans le monde, en particulier ses proches, à savoir James Mattis ainsi que le Pentagone et les faucons qui souhaitent continuer à utiliser la Syrie comme champ de bataille par procuration contre l’Iran et la Russie.
Les experts politiques occidentaux ont par conséquent fait beaucoup de bruit pour rien. Il y en a beaucoup qui ont exprimé leurs craintes par le fait que le retrait US de Syrie ne « crée » un paradis pour la réorganisation et le regroupement des terroristes, qu’il ne laisse à l’Iran les mains libres pour élargir sa zone d’influence autant qu’il le souhaite et qu’il ne porte atteinte aux relations des États-Unis avec leurs alliés de l’Est et de l’Ouest.
Les réalités sur le terrain de la guerre en Syrie indiquent toutefois qu’aucune de ces peurs exagérées n’est réelle. Au contraire, ces craintes ne font que falsifier les réalités de la situation en Syrie.
S’agissant des obstacles militaires barrant la route à la victoire des États-Unis en Syrie ainsi que les tentatives de Trump visant à se retirer du pays avant que l’armée US ne s’engouffre dans un autre bourbier similaire à ceux de l’Irak et de l’Afghanistan, l’article de News Eastern Outlook écrit :
« Et, même si les États-Unis voulaient utiliser leurs troupes pour contrôler davantage le territoire syrien, le matériel militaire russe installé en Syrie rendrait cette opération non seulement extrêmement difficile, mais également coûteuse. Et les choses vont au-delà des systèmes russes S-300 et S-400. Il s’agit avant tout du système Polyana D4M1 – le système d’interface russe dernier cri, mis à la disposition de l’armée de l’air syrienne et sa défense anti-aérienne, bien entendu grâce aux informations fournies par l’AWACS russe (l’A-50U) et les satellites russes. Par conséquent, si les troupes américaines dans le nord-est de la Syrie étaient attaquées par l’armée syrienne – avec un soutien aérien russe – ce serait une catastrophe pour les États-Unis, une situation qui ne pourrait jamais être de bons augures pour Trump, qui cherche certainement à être réélu. Un retrait apparemment «victorieux» de la Syrie aurait toutefois un impact différent sur la politique américaine.»
L’AWACS russe A-50U, doté des équipements radars et de reconnaissance, envoyé en Syrie, a la capacité d’intercepter la cible à quelque cent kilomètres.
Plus loin dans son article, le magazine russe se penche sur la capitulation de Trump face à l’axe Iran/Russie/Turquie : « À part les Kurdes, il n’y a pas beaucoup d’alliés sur lesquels les États-Unis peuvent compter en Syrie. L’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis et la Jordanie ont déjà presque disparu du conflit. La Russie, l’Iran et la Turquie dominent la partie finale syrienne depuis environ deux ans maintenant. Le seul pays sur lequel les États-Unis auraient pu espérer compter était la Turquie, alliée de l’OTAN, mais le passé récent de relations froides avec la Turquie et la volonté des États-Unis de sacrifier leurs relations avec la Turquie sur l’autel du Kurdistan ont déjà fermement placé la Turquie dans le camp russe, laissant les États-Unis sans alliés sur le terrain, à l’exception bien sûr de certains agents britanniques et français et d’une foule de mercenaires. »
Les réalités sur le terrain en Syrie ont déjà changé et ce, à tel point que les États-Unis ne peuvent plus manipuler les choses à leur avantage. Ce n’est pas en soi une coïncidence que la décision de Trump de se retirer de Syrie intervienne au moment même où les trois principaux garants de la paix en Syrie – la Russie, l’Iran et la Turquie – ont signé un accord de paix prévoyant la rédaction d’une nouvelle Constitution qui ouvrirait la voie à des élections sous la supervision de l’ONU et à un processus de paix qui encouragerait des millions de réfugiés à retourner dans leur pays.
Source: Avec AlManar + PressTV + AFP