Un grand nombre de riches Saoudiens, accompagnés de leurs familles, ont quitté l’Arabie saoudite pour aller s’installer dans les pays européens.
Le quotidien qatari Al-Sharq a fait part de la fuite en bloc des riches saoudiens et de leurs familles à destination des pays européens dont ils souhaitaient acquérir la nationalité.
« Beaucoup de patrons et de chefs d’entreprise saoudiens ont commencé à se sentir en danger après la vague d’arrestations qu’a ordonnée le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane en septembre 2017 sous prétexte d’une lutte contre la corruption financière. Cette mesure a convaincu les riches Saoudiens que leur pays ne sera plus assez sûr pour les activités économiques et l’investissement. Malgré les chimères et les promesses de monts et merveilles de Mohammed ben Salmane en relation avec le plan Vision 2030, lesdites arrestations ont mis à mal l’image de l’Arabie saoudite et sa position sur la carte économique mondiale. Elles ont également entraîné la baisse des indices économiques saoudiens, la chute des actions boursières et la fuite en bloc des riches Saoudiens et des investisseurs étrangers. Les mesures punitives de Mohammed ben Salmane ont poussé les riches Saoudiens à faire sortir leurs fonds d’Arabie saoudite avant de les transférer vers d’autres pays. Les pays membres de l’Union européenne sont les destinations préférées des riches Saoudiens, qui les considèrent comme sûrs et stables. Ces pays optent pour des mesures persuasives pouvant attirer les riches Saoudiens et leur assurent des garanties légales et économiques », indique le quotidien qatari Al-Sharq.
Et d’ajouter : « Outre ces arrestations iniques, le meurtre de Jamal Khashoggi dans le consulat d’Arabie saoudite à Istanbul a choqué la société saoudienne et éclaboussé davantage le régime saoudien, notamment Mohammed ben Salmane. La première conséquence de ce crime a touché la conférence internationale sur l’investissement en Arabie saoudite, organisée par Mohammed ben Salmane, qui a été largement boycottée par un grand nombre de sociétés, de délégations et de personnalités européennes, en signe de protestation contre le meurtre de Jamal Khashoggi, chroniqueur dissident du Washington Post. Des secousses économiques ont suivi l’échec de cette conférence, ce qui a provoqué la fuite en bloc de plusieurs riches Saoudiens, dont des chefs d’entreprise, dans l’espoir de trouver un refuge à l’extérieur de leur pays. »
Dans ce droit fil, le quotidien Times of Malta a écrit que 62 citoyens saoudiens appartenant à deux riches familles, al-Muhaidib et al-Agil, avaient déjà reçu la nationalité maltaise, devenant ainsi des citoyens européens. Le quotidien ajoute que ces Saoudiens ont dépensé des millions d’euros pour avoir un passeport maltais.
« Les familles al-Muhaidib et al-Agil ont été présentées par le magazine américain Forbes comme faisant partie des familles les plus riches du monde », indique Times of Malta.
Conformément à une loi adoptée par Malte en 2014, les ressortissants étrangers peuvent avoir un passeport maltais en échange de 650 000 euros et ils pourront ensuite se déplacer en toute liberté dans les pays européens.
Le groupe al-Muhaidib, fondé en 1946, est actif dans le domaine des matériaux de construction et des produits alimentaires. Selon le magazine Forbes, Sulaiman al-Muhaidib dispose d’un fonds de trois milliards d’euros.
La famille al-Agil, qui possède le groupe Jarir, dispose d’un fonds d’un milliard et demi d’euros.
Source: PressTV