Le Hamas a dénoncé dimanche l’intention du président palestinien Mahmoud Abbas de dissoudre le Parlement, inactif depuis des années et sous contrôle du mouvement palestinien, affirmant que cette décision servait les « intérêts partisans » du chef de l’Autorité palestinienne.
Samedi, M. Abbas a annoncé son intention de dissoudre le Conseil législatif, qui ne s’est pas réuni depuis 2007, afin de respecter, selon lui, une décision de la Cour constitutionnelle qui a également appelé à des élections législatives dans les six mois.
Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a rejeté cette décision, affirmant dans un communiqué, que la Cour constitutionnelle avait été créée par le président palestinien « pour légitimer ses décisions arbitraires ».
« Abbas aurait du tendre la main à l’invitation du (dirigeant du Hamas, Ismaïl) Haniyeh de convoquer une réunion conjointe, mettant ainsi fin à la division palestinienne », précise le communiqué.
« Au lieu de cela, Abbas a choisi de détruire le système politique palestinien, de maintenir son unilatéralisme et de dissoudre les institutions légales du peuple palestinien. Tout cela uniquement pour servir ses intérêts partisans », est-il écrit.
Le Hamas en appelle à l’Egypte qui cherche depuis des années à réconcilier le Hamas avec le Fatah, pour bloquer la décision du président palestinien.
La dissolution du Parlement pourrait permettre au président Abbas d’exercer des pressions supplémentaires sur le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza.
Bien que le Parlement ne se soit pas réuni depuis 2007, lorsque le Hamas avait pris le contrôle de la bande de Gaza, la loi palestinienne permet au président de cette assemblée de devenir président par intérim en cas de disparition de Mahmoud Abbas (83 ans).
Le Hamas avait remporté les dernières élections législatives en 2006 face au Fatah, le parti du président Abbas. Depuis, toutes les tentatives de réconciliation entre les principaux mouvements palestiniens ont échoué.
Le président Abbas et le Fatah basés en Cisjordanie ont durci les pressions sur le Hamas ces derniers mois en réduisant notamment les salaires des fonctionnaires de la bande de Gaza soumise par ailleurs à un sévère blocus israélien.
L’Autorité palestinienne présidée par Mahmoud Abbas s’est également opposée à des arrangements aux termes desquels le Qatar a débloqué des millions de dollars d’aide pour assurer une partie des salaires du service public et l’approvisionnement en carburants de la bande de Gaza avec l’assentiment des autorités d’occupation.
Le mandat de Mahmoud Abbas en tant que président a expiré en 2009, mais il est resté en fonction faute d’élections.
Source: Avec AFP