Le président russe Vladimir Poutine a affirmé jeudi vouloir que la Russie intègre le club des cinq premières puissances économiques mondiales, assurant que le pays possède « les forces requises » pour cela.
« Nous avons besoin d’intégrer une autre ligue économique. Nous avons les forces requises pour occuper la cinquième place (mondiale) en matière économique. Et je pense que nous le ferons », a-t-il affirmé lors de sa grande conférence de presse annuelle.
La Russie a besoin de réaliser « une percée, nous avons besoin de faire un bond en matière d’innovation technologique. Sans ça, notre pays n’a pas de futur », a-t-il ajouté.
La Russie figure à la 12e place des économies mondiales, selon un récent classement de la Banque mondiale.
Poutine a souligné que le pays connaissait une croissance de 1,7% sur les 10 derniers mois, prévoyant une hausse de 1,8% sur l’année mais assurant qu’après 2020, la croissance annuelle en Russie atteindrait les 3%.
Selon lui, une hausse « mineure » des revenus réels a également eu lieu en Russie après « une longue pause ».
Le président russe a estimé le niveau d’inflation « acceptable » dans le pays, tout en prédisant une courte période de hausses des prix en 2019 du fait de la hausse de la TVA prévue l’année prochaine. Celle-ci sera de 20% à partir du 1er janvier 2019, contre 18% actuellement.
Concernant le niveau réel des salaires, leur hausse atteindra environ 7% en Russie en 2018, a-t-il précisé. « Les finances se renforcent, les réserves d’or augmentent », a-t-il ajouté en faisant la liste des indicateurs économiques russes.
Espionnage: les accusations occidentales visent à « freiner le développement »
Les accusations occidentales d’espionnage visant la Russie, notamment l’empoisonnement en Grande-Bretagne de l’ex-agent double Sergueï Skripal, sont des prétextes pour « freiner le développement » du pays, a en outre assuré le président russe.
« S’il n’y avait pas eu Skripal, ils auraient imaginé autre chose. L’objectif est simple: freiner le développement de la Russie (vu) comme un possible concurrent », a-t-il affirmé.
Vladimir Poutine a aussi critiqué la récente inculpation de la Russe Maria Butina aux Etats-Unis où elle est accusée de « complot » en vue de « promouvoir les intérêts de la Russie », ce pour quoi elle a plaidé coupable.
« Je ne comprends pas ce qu’elle pourrait confesser étant donné qu’elle ne remplissait aucune mission du gouvernement », a-t-il déclaré. « Je ne comprends pas pourquoi ils l’ont emprisonnée. Il n’y a aucun fondement », a-t-il poursuivi.
Vladimir Poutine a ajouté que les sanctions économiques imposées par l’Occident à la Russie étaient le résultat de l’influence grandissante de la Russie dans le monde. « Cela est lié à l’augmentation de la puissance de la Russie », a-t-il dit.
« Un acteur puissant est apparu, avec qui il faut compter. Il y a encore pas longtemps, ils pensaient que ce n’était même plus un pays », a-t-il ajouté en faisant référence à la Russie.
Mais pour le président russe, qui a notamment évoqué la progression du secteur agricole russe, ces sanctions ont été dans un certain sens positives.
« Notre économie s’est adaptée aux limitations extérieures », a-t-il déclaré.
Source: AFP