Un attentat suicide à la voiture piégée contre un poste de commandement de la police a fait deux morts et plusieurs blessés jeudi matin à Chabahar dans le sud-est de l’Iran.
Plusieurs médias iraniens ont fait état de tirs ayant précédé une forte explosion peu avant 10h00 (06h30 GMT) dans cette ville portuaire à une centaine de kilomètres à l’ouest de la frontière pakistanaise, dans la province du Sistan-Baloutchistan, théâtre de violences régulières en lien avec des groupes takfiristes ou séparatistes.
« Cette action terroriste a causé la mort de deux membres de la police », a déclaré sur la télévision d’Etat Mohammad Hadi Marachi, gouverneur adjoint de la province du Sistan-Baloutchistan chargé des affaires de sécurité.
« Les terroristes ont essayé de forcer le quartier général de la police de Chabahar mais en ont été empêchés par un garde et ils ont alors fait exploser une voiture piégée », a déclaré M. Marachi, sans préciser le nombre d’assaillants.
Selon Rahmdel Baméri, gouverneur de la ville de Chabahar, « l’explosion a été très forte, elle a brisé les vitres de nombreux bâtiments alentours » et fait de « nombreux blessés » : des commerçants, des passants, parmi lesquels des femmes et des enfants. L’agence Tasnim avance le nombre de 27 blessés.
Des photos diffusées par la même agence montrent des débris de gros blocs qui pourraient correspondre à un mur écroulé, ainsi que les restes du véhicule utilisé par les assaillants, identifié par plusieurs médias comme un van bleu de marque Nissan.
Pour sa part, Téhéran a accusé « des terroristes soutenus à l’étranger », selon les termes du ministre des Affaires étrangères Mohamad Javad Zarif sur Twitter.
« Notez bien ceci: l’Iran traduira ces terroristes et leurs maîtres en justice », ajoute le ministre.
« Comme nous l’avons prouvé par le passé de tels crimes ne resteront pas impunis: en 2010, nos forces de sécurité avaient intercepté et capturé des extrémistes partis des EAU » (émirats arabes unis), peut-on encore lire sur le compte Twitter du ministre.
M. Zarif fait là référence à l’arraisonnement, dans le ciel iranien, d’un avion de ligne parti de Dubaï à destination du Kirghizistan et à bord duquel se trouvait Abdolmalek Rigi, chef du groupe séparatiste wahhabite Joundallah (« soldats de Dieu ») à l’origine d’une rébellion sanglante au Sistan-Baloutchistan, province du Sud-Est de l’Iran.
Jugé en Iran, Rigi a été pendu en juin 2010.
Frontalière du Pakistan et de l’Afghanistan, la province du Sistan-Baloutchistan, est régulièrement le théâtre d’accrochages meurtriers entre les forces de l’ordre et des séparatistes baloutches ou des groupes takfiristes soutenus par Islamabad et Ryad.
Le 21 septembre dernier, Daech secondé par les terroristes d’al-Ahwaziya, avait attaqué un défilé militaire à Ahvaz dans le sud de l’Iran et la fusillade a laissé 24 morts dont des civils.
Source: Avec AFP