Malgré l’interdiction explicite du gouvernement allemand, Rheinmetall continue à livrer des armements à l’Arabie saoudite par l’intermédiaire de ses filiales étrangères situées en Italie et en Afrique du Sud, relatent Stern et Report München, se référant à leur propre enquête.
Cette interdiction provisoire a été introduite le 19 novembre en réaction au scandale international entourant la mort du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Cependant, précise le 23 novembre le journal Spiegel citant ses propres sources, la prohibition pourrait être levée début 2019.
Auparavant, le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, avait déclaré que Berlin avait décidé d’imposer des sanctions à 18 Saoudiens soupçonnés d’être impliqués dans le meurtre du journaliste dissident. Il s’agit surtout de ceux qui ont été accusés par la justice saoudienne qui s’est gardée d’adresser ses accusations au prince héritier Mohammad ben Salmane, le plus suspecté dans cette affaire.
Ainsi, l’Allemagne va enregistrer les personnes concernées dans le système d’information Schengen afin de leur interdire l’accès à l’espace du même nom.
Jamal Khashoggi a été assassiné le 2 octobre au consulat saoudien d’Istanbul où il s’était rendu pour effectuer des démarches administratives. Après avoir d’abord nié le meurtre, les autorités saoudiennes ont fini par reconnaître que l’éditorialiste avait trouvé la mort lors d’une opération «non autorisée». Son corps n’a toujours pas été retrouvé.
21 suspects ont été arrêtés dans le cadre de cette affaire, selon le bureau du procureur général à Riyad. Onze de ces suspects ont été inculpés, et le procureur général a requis la peine de mort à l’encontre de cinq d’entre eux, accusés d’avoir «ordonné et commis le crime». Alors que d’innombrables indices suspectent MBS qui était la cibles de critiques acerbes de la part de Khashoggi dans les pages du Washington Post, la Justice saoudienne n’ose l’accuser.
Source: Avec Sputnik