Même si officiellement l’Arabie Saoudite et Israël n’entretiennent pas de relations diplomatiques, il reste que les affaires marchent bien entre eux. Il semble même que Riyad ait un penchant très prononcé pour la haute technologie israélienne, surtout celle permettant de garder un œil sur les militants des droits de l’homme.
Le quotidien Haaretz a rapporté à ce propos, le dimanche 25 novembre, qu’une société israélienne de cyber-sécurité aurait négocié un accord de plusieurs millions de dollars pour fournir à l’Arabie saoudite une technologie qui permettra au Royaume de pirater des téléphones portables et d’écouter les conversations des personnes utilisant leur appareil mobile.
Les représentants du groupe NSO technologies – une entreprise connue pour son logiciel espion Pegasus basée à Herzliya – a, selon la même source, tenu une série de réunions en 2017 à Vienne et au moins dans un pays du Golfe au cours de laquelle un contrat de 55 millions de dollars a été négocié pour fournir à l’Arabie le logiciel Pegasus 3.
«Suite aux diverses réunions en Europe, les Saoudiens ont tenté d’organiser une réunion à Riyad – par l’intermédiaire de Chypre – avec un homme d’affaires israélien qui commercialise des technologies liées à la défense et qui a participé aux négociations avec NSO à Vienne. Après que le ministère israélien de la Défense – qui supervise la vente des technologies de sécurité du pays à l’étranger – eût refusé d’approuver le voyage, l’homme d’affaires en question aurait accompagné le fondateur de NSO, Shalev Hulio, pendant trois jours de réunions dans un pays du Golfe en juin 2017 au cours de laquelle les termes d’un accord ont été finalisés», explique le média israélien.
Selon Haaretz, repris par le site I24news, il n’a pas été précisé si l’accord a été conclu ou non. «Les négociations sont toutefois intervenues alors que Ryad exerce une sévère répression sur les dissidents depuis la prise de pouvoir du prince héritier Mohammed ben Salman en juin 2017», ajoute-t-on.
En septembre dernier, un groupe de recherche de l’Université de Toronto, Citizen Lab, avait indiqué qu’au moins 36 gouvernements utilisaient les services du groupe NSO. Des infections dues au logiciel Pegasus ont été découvertes au Canada, en Grande-Bretagne, en France, en Algérie et au Maroc, en plus de la Turquie, du Liban, de l’Egypte, du Qatar et de Bahreïn, a indiqué Citizen Lab.
Algeriepatriotique