Elle était devenue un petit symbole, bien malgré elle. La Yéménite Amal Hussain, 7 ans, n’a pas survécu à l’extrême famine causée par la guerre saoudienne qui frappe son pays.
Cette semaine, la photo de cette petite fille recroquevillée, difficile à regarder en raison des creux dans son corps et ses côtes apparentes, avait fait la Une du New York Times pour alerter le monde sur la guerre saoudienne qui touche cinq millions d’enfants comme elle. Un cliché qui a fait le tour de la planète, notamment après avoir été censuré par Facebook en raison de sa nudité.
« Je suis désolé de vous informer qu’Amal Hussein est décédée », a tweeté jeudi le responsable de l’édition internationale du journal américain, Michael Slackman. Et de préciser que la mère de la fillette lui avait ainsi témoigné son désarroi : « Mon cœur est brisé. »
L’émotion suscitée cette semaine par le portrait de la fillette avait poussé Facebook à revenir sur sa censure et restaurer les messages supprimés. « Nous n’autorisons pas la diffusion d’images d’enfants nus mais nous savons que cette photo est un symbole mondial », avait expliqué le porte-parole de l’entreprise californienne.
Amal Hussain n’est pas un cas isolé au Yémen. La guerre saoudo-US menée depuis 2015 contre ce pays le plus pauvre de la péninsule arabe touche particulièrement les enfants. Ceux-ci représentent « plus de la moitié » des 14 millions de Yéménites souffrant d’insécurité alimentaire, a souligné à l’AFP Geert Cappelaere, le directeur régional du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).
« 1,8 million d’enfants de moins de cinq ans font face à une malnutrition aiguë et 400.000 enfants sont touchés par une malnutrition extrêmement aiguë », a-t-il précisé.
Plus de 6000 enfants ont été tués ou blessés depuis 2015
Geert Cappelaere a salué les appels récents à la reprise des négociations de paix, mais fait valoir que « mettre fin à la guerre » ne serait « pas suffisant ». « Ce dont nous avons besoin, c’est de mettre fin à cette guerre » mais aussi d’instaurer un mécanisme gouvernemental qui se concentre sur les gens et les enfants », a-t-il ajouté.
Les experts en sécurité alimentaire tentent actuellement de déterminer si la famine peut être déclarée au Yémen, d’après l’ONG de solidarité Care International. « Déclarer la famine signifierait que la communauté internationale a déjà échoué (à aider) le peuple du Yémen », a déclaré Jolien Veldwijk, assistante de direction pour Care Yémen.
Source: Médias