Les dirigeants russe et turc se sont prononcés en faveur de l’implication de Téhéran dans le règlement de la crise syrienne, lors du sommet d’Istanbul.
Il serait impossible de lancer un dialogue entre les parties syriennes sans la participation de Téhéran, a estimé samedi 27 octobre à Istanbul le Président russe Vladimir Poutine.
«Nous devons absolument tenir des consultations avec le gouvernement syrien et nos partenaires iraniens, car sans l’Iran, qui est un pays garant du processus de paix, du cessez-le-feu et de la création de zones démilitarisées [en Syrie, ndlr], ce problème ne pourra pas être résolu», a indiqué le chef du Kremlin à l’issue du sommet Allemagne-France-Russie-Turquie sur la Syrie.
Pour sa part, son homologue turc a déclaré que l’implication de l’Iran dans le règlement syrien était nécessaire et correspondait aux intérêts des Syriens.
M.Erdogan a également promis de communiquer les résultats du sommet d’Istanbul à Téhéran, qui fait partie du processus d’Astana visant lui aussi à régler la crise syrienne.
Appel à préserver la trêve d’Idleb
Par ailleurs, les dirigeants de ces quatre pays ont appelé vendredi 26 octobre lors de ce sommet consacré sur la Syrie à préserver le cessez-le-feu en vigueur dans la province d’Idleb et à une « solution politique » du conflit qui ravage le pays depuis 2011.
Le sommet « a insisté sur l’importance d’un cessez-le-feu durable (à Idleb) tout en soulignant la nécessité de poursuivre la lutte contre le terrorisme », selon la déclaration finale lue à l’issue de la réunion par le président turc Recep Tayyip Erdogan.
La réunion a salué « les progrès » accomplis à Idleb (nord-ouest de la Syrie) en ce qui concerne la mise en place d’une zone démilitarisée et le retrait des groupes radicaux de cette zone, aux termes d’un accord turco-russe conclu en septembre.
Erdogan, les présidents russe Vladimir Poutine, français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel ont en outre dit leur détermination « à travailler ensemble pour créer les conditions propices à la paix et à la sécurité en Syrie » et à « soutenir une solution politique et renforcer le consensus international à cet égard ».
En cas d’élections, il appartient aux Syriens « de l’intérieur et de l’extérieur » de décider du sort d’Assad, a déclaré M. Erdogan.
« Nous devons avancer dans le processus politique qui doit conduire à des élections libres, ouvertes à tous les Syriens, y compris ceux de la diaspora », a renchéri Mme Merkel.
Poutine a toutefois affirmé que Moscou se réservait « le droit d’aider le gouvernement syrien à éliminer toute menace terroriste à Idleb en cas d’attaques menées par les radicaux ».
Face à l’influence que Moscou obtient grâce à ses victoires militaires au bénéfice du régime, le ministre américain de la Défense, Jim Mattis, a affirmé samedi que la Russie ne pourrait « pas remplacer les Etats-Unis » au Proche-Orient.
Pour leur part, les quatre dirigeants ont aussi appelé à « l’établissement et à (une première) réunion à Genève avant la fin de l’année du Comité constitutionnel » censé élaborer une nouvelle loi fondamentale sous les auspices de l’ONU, « si les conditions le permettent ».
Ils ont aussi souligné l’importance d' »assurer l’accès rapide, sûr et sans restrictions des organisations humanitaires à travers la Syrie ».
Le sommet, inédit dans ce format, a en outre appelé à créer les « conditions » permettant un retour « sûr et volontaire » des réfugiés et déplacés syriens.
Source: Avec AFP