Le gouvernement japonais a confirmé mercredi qu’un journaliste japonais enlevé il y a plus de trois ans en Syrie avait bien été libéré et se trouvait actuellement en lieu sûr en Turquie.
« Nous avons confirmé que Jumpei Yasuda, otage en Syrie depuis 2015, est sain et sauf », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Taro Kono à la presse.
« Il est apparemment en bonne santé. Nous sommes très heureux qu’il soit en sécurité », a-t-il ajouté.
Des responsables de l’ambassade du Japon en Turquie lui ont rendu visite au centre d’immigration d’Antakya, selon le ministre.
Sur des images diffusées par la chaîne de télévision publique japonaise NHK, il apparaît plutôt en bonne forme, arborant une longue barbe et vêtu d’un T-shirt noir. Il devrait rapidement rentrer au Japon après des examens médicaux.
« J’ai été retenu 40 mois en Syrie et suis à présent en Turquie », a déclaré M. Yasuda en anglais dans une vidéo filmée dans le centre d’immigration et diffusée par la NHK.
Le gouvernement japonais avait annoncé mardi qu’il avait été « très probablement » libéré et qu’il tentait de vérifier cette information émanant des autorités du Qatar.
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a déclaré à la presse qu’il avait appelé le président turc Recep Tayyip Erdogan et l’émir du Qatar, le Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani pour les remercier pour leur soutien.
L’épouse du journaliste, Myu, qui apparaissait en direct sur la chaîne de télévision japonaise TV Asahi lorsque M. Kono a annoncé la nouvelle a fondu en larmes. « Merci » à tous ceux qui ont été impliqués, a-t-elle dit, s’exprimant en direct à la télévision. « Merci d’avoir prié pour lui et de vous être mobilisés ».
« Je veux le voir en forme, dès que possible, c’est tout ce que je veux », avait confié un peu plus tôt son père. « Je veux lui dire qu’il a tenu bon pendant trois ans et gardé la tête haute ».
L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), basé au Royaume-Uni, avait affirmé mardi que le journaliste japonais avait été libéré dans le cadre d’un accord entre la Turquie et le Qatar. Il a été emmené en Turquie après avoir été remis par ses ravisseurs à un groupe armé « non-syrien », selon l’OSDH.
Le journaliste indépendant de 44 ans avait été enlevé en juin 2015. Il était apparu début août dans une vidéo mise en ligne par un groupe jihadiste dans laquelle il apparaissait en combinaison orangée et sous la menace d’hommes armés. Un autre otage, l’Italien Alessandro Sandrini, figurait également sur les images.
En 2016, les médias japonais indiquaient que Jumpei Yasuda était aux mains du Front al-Nosra, ex-branche syrienne d’Al-Qaïda, dans le nord de la Syrie.
Mais le groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTS), dominé par cette faction, a nié mardi toute implication dans un communiqué. « Nous réfutons les accusations en lien avec le journaliste japonais Yasuda. Nous avons entendu parler de sa libération par le biais des médias », a-t-il réagi.
Début 2015, des militants du groupe wahhabite terroriste Daech (Etat islamique-EI) avaient décapité deux Japonais, le correspondant de guerre Kenji Goto et son ami Haruna Yukawa.
Le gouvernement japonais avait alors été critiqué pour avoir apparemment manqué des occasions de sauver les deux hommes.
Source: Avec AFP