Il n’est pas encore temps pour que l’Union européenne mette sur pied son armée, a dit haut et fort le ministre polonais des Affaires étrangères, Witold Waszczykowski.
Le chef de la diplomatie polonaise a participé à une conférence de presse à Bruxelles et s’est attardé sur les relations qu’entretiennent l’UE et l’Organisation du traité de l’Atlantique nord.
Sputnik rapporte ainsi ses propos : » Étant donné que la majorité des pays membres de l’UE sont présents au sein de l’Alliance, tous ne sont pas en mesure de fournir les dépenses défensives nécessaires, pour la même raison la création de cette nouvelle structure, (l’armée de l’UE) s’avère difficile ».
Les déclarations du ministre polonais des Affaires étrangères interviennent alors que les membres de l’UE se sont entendus la semaine dernière sur un nouveau plan sur la sécurité et la coopération de cette instance ayant pour objectif de raffermir les structures actuelles.
Le projet de la formation de l’armée de l’UE remonte aux années 1950 et en 2015 c’était le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker qui avait présenté un plan de développement de la politique de défense commune européenne.
Selon Jean-Claude Juncker, l’UE a besoin de sa propre armée unifiée pour réagir aux menaces qui seront brandies à l’encontre de ses membres.
L’Allemagne, la France et l’Italie sont les partisans de ce plan mais la Grande-Bretagne a annoncé que cet acte débouchera sur l’affaiblissement de l’OTAN.
Une « grande perte » pour l’UE » si elle se coupait de l’économe britannique
Pour sa part, le président polonais Andrzej Duda a estimé que ce serait « une grande perte » pour l’Union européenne si elle décidait de ne plus coopérer sur le plan économique avec le Royaume-Uni en raison du Brexit et qu’il ne fallait pas « punir » les Britanniques, dans un entretien paru lundi et rapporté par l’AFP.
Les déclarations de M. Duda interviennent quelques jours après que le chef de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem eut jugé « peu réaliste » l’approche de la Grande-Bretagne de sa sortie de l’Union européenne et que le ministre italien du Développement économique Carlo Calenda eut considéré comme « un voeu pieux » le souhait de ce pays de préserver son accès au marché commun tout en limitant l’immigration.
« Ce serait une grande perte pour l’UE si elle se séparait d’avec l’économie britannique » et si elle mettait fin à la « coopération » avec Londres, a insisté le président polonais dans cette interview accordée la semaine dernière à l’agence d’information Bloomberg.
Il serait en outre dangereux qu' »un groupe d’hommes politiques obstinés » européens « essaie de punir les Britanniques ou le Royaume-Uni pour avoir osé quitter l’UE », a poursuivi M. Duda, qui a appelé chacun à maîtriser ses « émotions » pour éviter qu’en fin de compte tous soient « perdants », « tant l’UE que le Royaume-Uni ».
En juin, les Britanniques ont voté à l’occasion d’un référendum pour sortir de l’Union européenne et la Première ministre Theresa May a déclaré qu’elle déclencherait d’ici à fin mars 2017 la procédure officielle en vue de ce divorce.
Les partisans du Brexit ont notamment mis en garde contre l’afflux en Grande-Bretagne de centaines de milliers de citoyens d’autres Etats de l’UE à la recherche d’un travail.
Mme May a déclaré qu’elle souhaitait réduire ce nombre tout en conservant un accès « maximal » au marché unique pour les sociétés britanniques, ce qu’ont exclu les dirigeants européens favorables au maintien de la libre-circulation des personnes.
Environ 800.000 Polonais sont partis vivre au Royaume-Uni où ils constituent déjà une des plus importantes minorités nationales.
Source: Divers