La meilleure définition de la scandaleuse guerre au Yémen serait celle-ci : « conflit régional et frontalier dans lequel un très riche royaume utilise le nec plus ultra des armements conventionnels occidentaux contre un l’un des pays les plus misérables de la planète sous couvert d’y rétablir un gouvernement légitime qu’une partie de la population rejette au moyen d’une rébellion armée ancrée dans des spécificités ethniques, culturelles et confessionnelles des rudes régions montagneuses du Nord. Ce conflit a pour objet la lutte contre ce que Ryad perçoit comme une influence iranienne, l’archi-ennemi séculaire désigné comme tel par l’Arabie Saoudite, laquelle veut éviter une prise en tenaille sur son flanc sud après la création d’un axe Téhéran-Damas au Nord, contrariant la grande stratégie de la région. »
La réalité étant par nature bien plus complexe qu’une vue de l’esprit, il semble bien que des armes non-conventionnelles aient été utilisées au Yémen au même titre que des F-15 Eagle, des Eurofighters Typhoon, des bombes à guidage laser de toutes sortes, des ABM Patriot, des mercenaires de plus de treize pays et notamment des pilotes issus de sept pays d’Europe de l’Ouest en plus d’une logistique et un soutien technique assuré de gré ou de force par les moyens de l’OTAN.
C’est une guerre de débauche de moyens matériels contre un pays ou la population crève de faim et subit le choléra. L’image qui demeurera de ce conflit sera celle des F-15 et des Typhoon onéreux larguant des munitions conventionnelles et non-conventionnelles sur la rocaille yéménite et les pauvres hères en guenilles qui peuplent encore l’ancienne Arabia Felix, une contrée fabuleuse du monde ancien.
Une guerre des riches, des très riches, offensés dans leur orgueil et qui tentent de le racheter avec des jouets high tech occidentaux qu’ils subventionnent indirectement par des acquisitions de gré à gré conditionnées par la puissance des pétrodollars. Donc tout le monde se tait ou fait semblant de ne rien voir. Tant que cela fera fonctionner les grosses firmes des industries de l’armement et les myriades d’intermédiaires qui parasitent le circuit.
Source: Strategika