Évoquant le comportement de Donald Trump qui menace de sanctions les pays européens faisant des affaires avec l’Iran, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif l’a comparé à un acte de «hooliganisme».
«Cette politique sera lourde de conséquences. La communauté internationale ne tolérera pas si quelqu’un vient et commence tout simplement à donner des ordres. Nous continuons à travailler avec les Européens. Certes, certaines entreprises européennes ont quitté l’Iran par crainte d’une punition américaine», a-t-il indiqué dans une interview à la chaîne CBS.
Les États-Unis demandent aux États de violer le droit international et disent aux pays et aux entreprises qu’ils seront punis s’ils respectent la loi, a-t-il pointé avant de souligner que ce comportement serait inadmissible même pour un «hooligan».
«C’est probablement sans précédent, même pour un hooligan de la ville d’aller dans le bureau du shérif et de dire: « si vous n’attrapez pas les gens, vous serez punis», a-t-il expliqué.
Rappelons que les ministères des Affaires étrangères d’Allemagne, de Chine, de France, du Royaume-Uni et de Russie se sont mis d’accord sur la création d’un mécanisme permettant de commercer avec l’Iran en contournant les sanctions américaines.
Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a alors qualifié une telle mesure de «contreproductive».
Les failles dans la politique US au Moyen-Orient
Washington a besoin de revoir sa politique au Moyen-Orient, notamment vis-à-vis de l’Iran et en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, a en outre estimé le ministre iranien des Affaires étrangères.
«J’estime que les États-Unis doivent revoir leur politique dans notre région», a fait savoir M.Zarif.
Revenant sur les actions de son homologue américain Mike Pompeo, Zarif a déclaré: «Il a fait tout de travers à l’égard de l’Iran.»
Le ministre iranien des Affaires étrangères n’a pas exclu la possibilité d’une rencontre d’Hassan Rohani et de Donald Trump. Cependant, ceci ne serait possible que sous une condition si, «en premier lieu, Trump décide qui il veut rencontrer, un dictateur ou une personne merveilleuse», toujours selon Mohammad Javad Zarif.
D’après le chef de la diplomatie iranienne, la rencontre n’aura pas lieu avant que «les États-Unis ne prouvent qu’ils sont des partenaires solides et fiables dans les négociations car les négociations sont basées sur la confiance».
Comme l’a d’ailleurs fait remarquer Zarif, de telles négociations doivent reposer «sur la confiance mutuelle et sur le fait que l’autre partie respecte les obligations qu’elle avait engagées au cours des négociations».
Le ministre iranien a souligné qu’étant sortis de l’accord nucléaire, les États-Unis obligent de facto d’autres pays à choisir entre collaborer avec les États-Unis et respecter le droit international.
Zarif s’est en outre dit en désaccord total avec la politique américaine dans le conflit israélo-palestinien. D’après le diplomate iranien, la partie américaine a adopté la position d’Israël et ne veut pas écouter les Palestiniens.
L’accord sur le nucléaire iranien, intitulé Plan d’action global conjoint, a été signé à Vienne le 14 juillet 2015 par l’Iran, l’Allemagne, la Chine, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie. Il a pour objectif d’empêcher Téhéran de se doter de l’arme nucléaire en échange de la levée d’une partie des sanctions économiques internationales visant le pays.
Le 8 mai dernier, Donald Trump a annoncé que Washington se retirait de l’accord, avant de signer un décret réinstaurant un certain nombre de sanctions anti-iraniennes, en affirmant chercher à imposer une «pression économique maximale» sur la République islamique. Le locataire de la Maison-Blanche a également promis que toute personne faisant affaire avec l’Iran «ne le ferait pas avec les États-Unis».
Source: Avec Sputnik