Les relations entre le Premier ministre en charge Saad Hariri et le Hezbollah n’ont jamais été aussi bonnes, a révélé le journal libanais al-Akhbar citant des sources informées.
« Les contacts entre Hariri et Hussein al-Khalil, l’assistant politique du secrétaire général du Hezbollah ne connaissent pas de répit. Tous les dossiers, les plus petits et les plus grands y sont évoqués », écrit le journal, sous la plume de sa rédactrice Maysam Rizk.
Pour cette dernière, cette bonne ambiance transparait dans la position conciliante qui avait été exprimée par M. Saad Hariri devant la session de clôture du tribunal international de La Haye chargée d’enquêter sur l’assassinat de son père, l’ex-Premier ministre Rafic Hariri. L’équipe du procureur de ce tribunal s’obstine à accuser des membres du Hezbollah, alors que ce dernier l’accuse d’être politisé et de manquer de légitimité.
« Nous n’avons jamais voulu nous venger. Rafic Hariri n’a jamais et un homme qui court à la vengeance. C’était un homme de justice et nous le suivons au pas », a-t-il dit.
Et M. Hariri de poursuivre : « Avec le temps, l’homme devient plus serein et quand il voit les faits il réfléchit plus calmement. L’essentiel est le pays, comme le répétait souvent le président martyr et personne n’est plus important que le pays ». Interrogé sur sa réaction au cas où l’assassinat de son père est imputé à l’un des dirigeants du Hezbollah, il a répondu: » je ne sais pas quel sera la verdict final. Attendons pour voir et n’anticipons pas.En fin de compte, nous vivons ensemble dans un même pays, et nous voulons continuer à vivre ensemble poir l’intérêt du pays ».
Al-Akhbar estime que le Premier ministre en charge de la formation du gouvernement a tenu à afficher cette approche, tout en se sachant être sous les yeux des parties régionales et internationales.
Chargé depuis le mois de juin dernier, sans résultat, il sait très bien qu’il ne peut mener à bien cette mission, laquelle requiert une grande importance pour lui, sans une relation stable avec le Hezbollah.
« Depuis la conclusion du compromis présidentiel, Hariri a tenté plusieurs fois de dépêcher des messages en direction de la Dahié (Banlieue-sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, ndlr). Une de négative contre trois de positives. Dans l’une d’entre elles, il s’est exprimé en ces termes : « la participation du Hezbollah au cabinet ministériel fournit une stabilitee politique pour le Liban », rapporte le quotidien libanais pro 8-mars.
Force est de constater que lors de son entretien avec le Wall Street Journal, M. Hariri a refusé la confrontation avec le Hezbollah.
La relation est telle que certains membres de son courant en sont arrivés à dire ces derniers jours que « Hariri et le Hezb sont les plus en accord ces temps-ci ».
« Ils n’y a pas de rupture entre Hariri et Hezbollah », précisent de leur côté des sources proches du camp de 8-mars, rejoignant les premiers à mi-chemin.
Dans le sens que M. Hariri discute et coordonne tous les dossiers, dont les plus minimes avec la haute direction du Hezbollah.
« Les contacts entre lui et le collaborateur politique de sayed Nasrallah, Hussein al-Akhalil sont sans répit », explique la source du 8-mars. Et de préciser toutefois que les contacts se font exclusivement entre ces deux protagonistes et ne sont pas arrivés au point d’ouvrir les canaux partisans entre
eux.
Cette ouverture en direction du Hezbollah ne peut s’expliquer par une éventuelle démarcation du numéro un du Futur de l’Arabie saoudite. Une démarche qu’il ne peut réaliser ni en supporter les conséquences.
« Quoique l’Arabie saoudite demeure une nécessité stratégique pour lui, l’échec que M. Hariri a essuyé dans sa bataille contre le Hezbollah le dissuaderont de la réitérer ; raison pour laquelle il suit une politique conciliante qui s’avère beaucoup plus utile pour lui », indique cette source pour al-Akhbar.
En plus du fait que son maintien comme prochain chef du gouvernement nécessite entre autre le feu vert du Hezbollah, il devrait sans doute prendre en considération les changements qui sont favorables à l’axe de la résistance dans la région.
En échange le Hezbollah n’envisage nullement d’ôter la confiance qu’il lui a accordée pour former le cabinet.
Source: Divers