Durant le sommet de Téhéran de vendredi qui aurait dû sceller le sort de la province d’Idleb, la position du président turc s’est démarquée de celle de ses deux homologues russe et iranien.
Pour Recep Teyyep Erdogan, la province d’Idleb requiert une importance majeure. Elle abrite entre autre les groupes rebelles qu’il soutient, les groupes jihadistes takfiristes qu’il a pendant longtemps tolérés, sans compter ses troupes militaires.
Lors de la rencontre avec MM. Vladimir poutine et Hassan Rohani, il s’est attelé à les dissuader de lancer l’opération ultime destinée à en déloger les groupes terroristes.
Selon l’AFP, M. Erdogan a plaidé à cor et à cri pour un accord de « cessez-le-feu » et mettant en garde contre un « massacre » en cas d’assaut des troupes loyalistes.
Dans le plan qu’il aurait proposé, le vendredi 7 septembre, selon le journal turc Daily Sabah, il est question que 12 groupes extrémistes, dont le jihadiste takfiriste Hayat Tahrir al-Cham, devraient quitter en toute sécurité la province nord-ouest, rapporte l’agence russe Sputnik.
Leurs miliciens seraient ensuite évacués vers une zone tampon sous la surveillance de l’opposition dite modérée à condition qu’ils remettent leurs armes à une coalition de groupes de milices soutenus par Ankara, écrit le journal sans révéler ses sources.
Le journal indique aussi que les combattants étrangers seraient autorisés à rentrer dans leur pays d’origine.
Quant aux groupes qui refusent de désarmer et de partir, ils seraient la cible d’opérations antiterroristes.
Le journal précise aussi que la Turquie formera alors une force combattante pour assurer la sécurité dans la province, tout comme dans les autres régions syriennes contrôlées par des combattants soutenus par Ankara.
A en croire les réactions des deux présidents russe et iranien, la peine de M. Erdogan est perdue.
MM. Poutine et Rohani semblaient plus attirés par la solution ultime pour la province d’Idleb. Et selon le journal libanais al-Akhbar, ils ont affiché une fin de non-recevoir à la proposition turque de l’annonce d’un cessez-le-feu.
« Combattre le terrorisme à Idleb est une partie inévitable de la mission consistant à ramener la paix et la stabilité en Syrie, mais ce combat ne doit pas faire souffrir les civils ou entraîner une politique de la terre brûlée », a déclaré le président iranien Hassan Rohani en accueillant ses hôtes.
« Le gouvernement syrien a le droit de prendre sous son contrôle la totalité de son territoire national, et doit le faire », a fait valoir M. Poutine.
Mais il semble aussi que les deux hommes ont accordé à M. Erdogan l’occasion de mener à bien l’option des réconciliations et de désarmement des milices. Comme le signalent les propos du numéro un russe.
« Nous avons discuté de mesures concrètes pour une stabilisation par étapes dans la zone de désescalade d’Idleb, qui prévoient notamment la possibilité pour ceux qui sont prêts au dialogue de passer un accord », a-t-il précisé, en faisant référence aux combattants insurgés qui seraient prêts à abandonner les armes.
Fait remarquable de ce sommet, toutes ses réunions étaient publiques et ont été retransmises par la télévision iranienne.
Source: Divers