Interviewé samedi 1er septembre par la chaîne d’information Russia Today, le chef de la diplomatie syrienne estime que les récentes prises de positions de Riyad marquent un changement d’approche dans le dossier syrien où l’Arabie saoudite s’est alignée jusqu’ici sur la politique américaine : «Damas estime qu’un changement a eu lieu dans la prise de position de l’Arabie saoudite envers la Syrie », rapporte le site en ligne francophone de la télévision iranienne Press TV.
Selon ce dernier, certaines informations font état d’une possible reddition du front Al-Nosra et de sa coalition Hayat Tahrir al-Cham dans la province d’Idleb avant que l’armée syrienne et ses alliés ne lancent leur grande offensive.
Des contacts se sont intensifiés ces dernières semaines entre Ankara et Moscou pour pousser les miliciens à se désarmer et à accepter la réconciliation. Le mercredi 29 août le ministre russe des Affaires étrangères se trouvait à Riyad où il a eu des entretiens avec les responsables saoudiens. Les analystes affirment que le Russe a tenté d’obtenir la reddition des qaïdistes d’al-Nosra actifs à Idlib et qu’il a réussi.
Lors d’un point de presse conjoint avec le ministre russe des Affaires étrangères, son homologue saoudien, Adel al-Jubeir a fait preuve d’une timidité inhabituelle concernant la Syrie. S’il a tenu à réitérer le soutien de Riyad « à une solution politique en Syrie », Jubeir n’a pas réemployé sa phrase , « Assad devra partir, de force ou de gré ».
Le ministre saoudien des Affaires étrangères ne s’est même pas exprimé sur la période de transition en Syrie et de reprendre le discours cher aux Saoudiens à savoir, « le maintien d’Assad jusqu’à la fin de la transition ».
Sur le volet turc, Walid al-Mouallem, a également déclaré que la Syrie ne cherchait pas à affronter la Turquie, mais que ce pays devrait savoir qu’Idleb faisait partie intégrante de la Syrie et que l’Etat syrien finirait par se la restituer.
« Le président syrien Bachar Assad l’a souligné : la libération d’Idleb du joug des terroristes, soit par la réconciliation, soit par une action militaire, est une priorité importante», a-t-il martelé.
Interrogé sur les menaces américaines de frapper la Syrie sous le prétexte d’une attaque chimique, M. Mouallem a assuré que l’armée syrienne mènera à bien son projet de libération de la province d’Idleb.
«Les efforts activement déployés par les États-Unis n’entameront pas la détermination du peuple syrien et de l’armée syrienne à libérer Idlib et à mettre fin au terrorisme en Syrie», a indiqué le ministre.
Selon lui, les allégations américaines concernant les prétendus projets d’une attaque chimique paraissent douteuses aux yeux l’opinion publique et ne sont qu’une excuse pour une éventuelle attaque contre la Syrie.
«Nous, le peuple et les dirigeants syriens, souhaitons que le conflit soit réglé dès maintenant, mais l’intervention des pays occidentaux dirigés par les États-Unis rend les choses difficiles», a ajouté M.Mouallem.
Le ministre a rappelé qu’environ 20.000 réfugiés étaient rentrés du Liban, grâce à l’initiative russe. Mais l’Occident cherche à dissuader les autres, les entraînant dans leur jeu politique.
Source: Avec Press Tv