L’ex-champion de cricket Imran Khan a prononcé dimanche soir son premier discours de Premier ministre du Pakistan, annonçant une batterie de réformes visant à diminuer la corruption et à favoriser le développement dans un pays en croissance mais aux inégalités criantes.
Pendant plus d’une heure, il a répété ses promesses de campagne, notamment l’instauration d’un Etat-providence islamique.
Mais il a également abordé des questions rarement évoquées par des chefs de gouvernement pakistanais, comme la lutte contre les abus sexuels sur des enfants ou le changement climatique.
Sans citer de noms, il a souhaité améliorer les relations du pays avec ses voisins ainsi que la sécurité dans la province instable du Baloutchistan et les zones tribales frontalières de l’Afghanistan.
« Nous voulons la paix, parce que le Pakistan ne peut pas prospérer tant que la paix n’est pas restaurée », a-t-il affirmé.
Imran Khan a indiqué s’être attribué le portefeuille de ministre de l’Intérieur afin de pouvoir personnellement superviser la lutte contre le blanchiment d’argent et la corruption.
Il a également annoncé un plan d’austérité au sommet de l’Etat, qui le verra vendre 78 des 80 véhicules au service du Premier ministre, se séparer de plus de 500 employés qui lui sont alloués, ou encore transformer la résidence du Premier ministre en université.
« Je vais combattre les corrompus. Soit le pays survivra, soit ce seront les corrompus », a-t-il lancé.
L’ancien champion a aussi appelé à un système d’imposition progressive, affirmant vouloir dépenser l’argent public pour les personnes dans le besoin et dans la lutte contre le changement climatique.
A peine 1% des Pakistanais paient aujourd’hui l’impôt sur le revenu. Il n’a pas expliqué comme il parviendrait à faire évoluer ce système.
Son arrivée au pouvoir représente une rupture, alors que seuls deux partis se sont partagés le pouvoir ces dernières décennies, ponctuées par des coups d’Etat militaires.
Imran Khan et son gouvernement feront face à de nombreux défis, notamment la lutte contre les groupes armés extrémistes, des pénuries d’eau, et une démographie bondissante qui annule les bénéfices d’une croissance économique pourtant soutenue.
Le Pakistan se trouve en outre au bord de l’insolvabilité du fait de sa balance commerciale très déficitaire. De nombreux analystes prévoient que le pays devra solliciter un emprunt auprès du Fonds monétaire international, un point sur lequel Imran Khan ne s’est pas avancé.
« Nous devons rester debout. Aucune nation ne devient grande en allant mendier », a-t-il remarqué.
Son ministre des Finances Asad Umar a précédemment indiqué que la décision serait prise d’ici fin septembre.
Source: Avec AFP