Un écrivain britannique s’est penché à travers un article paru dans le quotidien d’information britannique The Daily Telegraph sur la guerre commerciale qu’a commencée le président américain et a évoqué la possibilité de la formation d’un axe composé des pays sanctionnés par les États-Unis, à savoir la Russie, la Chine, l’Iran et la Turquie.
Mark Almond, directeur du centre de recherche CRISE de l’Université d’Oxford a indiqué qu’après avoir adopté des tarifs douaniers élevés sur les exportations chinoises, Donald Trump avait déclaré : « Les guerres commerciales sont faciles à gagner. » Puis, il a réimposé des sanctions contre l’Iran, s’en est pris à la Russie et a causé une situation difficile pour la monnaie de la Turquie avec des droits de douane sur les exportations d’acier et d’aluminium, a-t-il écrit.
Selon Mark Almond, ce sont des objectifs politiques qui sont à l’origine de tous les coups économiques infligés aux cibles de Trump. Le président américain a semblé vouloir faire plier la Corée du Nord grâce aux pressions économiques et aux menaces militaires. On s’attendait à ce que les Iraniens et les Russes cèdent face à Washington alors que selon Almond leurs devises et leurs économies étaient en récession. La Turquie, elle aussi, a été mise sous pression pour libérer un citoyen américain détenu pour son rôle dans le coup d’État de 2016 en Turquie.
« Le but des sanctions n’est-il pas d’isoler un État ? », s’interroge l’écrivain britannique, avant d’ajouter que créer un axe de pays s’étendant du Bosphore à Pékin pourrait se retourner contre les États-Unis.
Mark Almond met ainsi en garde contre la création d’un axe géopolitique de différents pays sanctionnés par Washington, en l’occurrence, l’Iran, la Turquie, la Russie et la Chine.
« Pris individuellement, l’Iran, la Turquie, la Russie et même la Chine sont vulnérables aux pressions américaines. Mais si ces pays se serrent les coudes, leur soutien mutuel et leur capacité à provoquer des troubles pourraient rendre les mesures américaines contre-productives », a-t-il argué.
En ce qui concerne la Turquie, l’écrivain britannique précise que « sa position à la jonction de l’Europe et de l’Asie, à la frontière de la Russie, de l’Iran, de l’Irak et de la Syrie, était une des raisons pour lesquelles Washington a toujours voulu la Turquie au sein de l’OTAN. C’est aussi la raison pour laquelle la Russie espère pouvoir profiter du fait que les sanctions de Trump visent à la fois Moscou et Ankara ».
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a suggéré la possibilité d’une réorientation géopolitique lorsqu’il a réagi aux tarifs américains en disant que son pays pouvait trouver de nouveaux amis puis en téléphonant à Poutine. La Turquie d’Erdogan a commandé des systèmes antiaériens russes S-400 malgré l’opposition des États-Unis.
Dans une autre partie de son article, il a abordé le facteur pakistanais dans la formation d’une alliance anti-américaine. « Déjà, le Pakistan d’Imran Khan, dépendant des investissements chinois, a annoncé son soutien à la Turquie vis-à-vis de l’Amérique et a reçu une offre d’assistance militaire de la Russie pour remplacer les formations et fournitures américaines bloquées. Cela pourrait mettre une autre pièce sur le tableau reliant la Turquie et l’Iran à la Chine. »
Le président du centre de recherche CRISE a affirmé que la confrontation simultanée de Trump avec « l’axe des pays sanctionnés » apporte de la clarté aux relations internationales. Il oblige tout le monde à choisir son camp. Mais il oublie la sagesse de son grand prédécesseur, Abraham Lincoln.
Pendant la guerre de Sécession, son secrétaire d’État avait déclaré que l’Union devrait envahir le Canada pour punir la Grande-Bretagne pour sa sympathie pour le Sud. « Une guerre à la fois », lui avait rappelé Lincoln et il se concentra pour battre l’ennemi principal.
« Trump serait plus sage de s’en tenir à une guerre commerciale à la fois. Après, il pourrait trouver les autres plus soumis quand ils auront moins d’amis », a-t-il conclu.
Source: PressTV